Les tuileries

 

Le chaume est demeuré, jusqu'au siècle dernier, le matériau le plus utilisé pour couvrir les habitations de la Corrèze. Produite sur place, cette couverture, légère et résistante, était la meilleure. Elle présentait néanmoins deux inconvénients : elle risquait de s'enflammer et demandait un entretien régulier. De plus, le chaume ne convenait pas pour couvrir certaines formes complexes.

 

 

Collonges

Curemonte

 

La tuile creuse ou tuile canal, va le remplacer avant d'être, elle-même, détrônée par l'ardoise, les tuiles utilisées étaient pour la plupart, fabriquées sur place.

Au 19e siècle, Tulle possédait une tuilerie, située au lieu-dit " Cornerie ", Naves en avait trois et Seilhac une.

Cette activité, artisanale et saisonnière était exercée par les paysans. La main d’œuvre était exclusivement masculine.

Le " theillou " bénéficiait d'un statut social valorisé, même si ses revenus, n'en étaient pas pour autant améliorés de manière bien sensible.

Certaines familles étaient dans le métier depuis le 14ème siècle.

La matière première, l'argile, extraite dans les propres terres du tuilier ou dans des terrains communaux ou, parfois, loués.

Dès les premières gelées, on cessait de fabriquer. Chaque unité de production avait sa spécialité, la tuile canal ou la tuile plate, selon la situation géographique.

Chacune complétait cette activité par la fabrication de carrelages de sol, de dalles de four, de briques et, dès 10 seconde moitié 19ème siècle, drains destinés à l'agriculture.

La terre glaise était conduite par tombereaux sur une aire où elle devait " pourrir" quelques jours ou quelques semaines. Elle était jetée à la pelle dans une fosse. Ainsi accumulée, elle devait être arrosée copieusement : 50 à 100 litres par m3.

Puis une paire de bœufs ou un cheval, la foulait durant 4 ou 5 heures. la tuile, confectionnée à l'aide de moules en bois ou en métal, voire sur le genou ou simplement avec les doigts selon la forme désirée

Elle était mise à sécher sur des claies pendant quelques jours ou quelques semaines.

Puis venait le temps de la cuisson dans un four mi-enterré, le bois nécessaire était coupé sur place, le simple enfournage prenait une bonne journée et le chauffage de 48 heures à 4 jours, la couleur de la tuile de couverture indiquait la température atteinte, entre 800° et 1200°.

Deux à quatre jours de refroidissement étaient nécessaires avant le défournement.

Cette activité, aujourd'hui disparue, a contribué, avec d'autres corps de métiers comme les forgerons, les boulangers ou les potiers, à l'amenuisement des feuillus.

 

 

accueil la Corrèze   -  la Corrèze d'antan