Les fours à pain en Corrèze

 

De nombreux villages ont possédé autrefois leur four banal, propriété commune des habitants.  Comme la fontaine ou le lavoir, c'étaient des lieux privilégiés de la convivialité villageoise. Avec le temps, chaque famille a préféré posséder son propre four.

Certains autres ont également la fonction combinée de séchoirs à châtaignes ou à fruits. D'autres plus importants faisaient fonction de logement occasionnel pour des ouvriers agricoles.

 

entrée du four

four externe

 

Dispositions et structures.

S'il a bien existé autrefois des fours banaux situés sur le « coudert » village, ils sont pour la plupart détruits. 

Ceux qui subsistent aujourd'hui; quelle que soit la variété de leur disposition et de leur structure, font toujours partie de l'exploitation agricole. 

 

Les fours à pain intégrés au logis.

La formule la plus simple est celle du four ouvrant directement dans la cheminée du logis, la salle commune faisant ainsi office d'avant four occasionnel. 

Dans certains cas, assez rares, le cul du four peut s'inscrire totalement dans l'épaisseur du mur qui l'enveloppe.

Plus généralement, forme une excroissance dans l'axe du mur-pignon ou sur un angle du logis, selon qu'il ouvre dans le contre-coeur ou dans l'un des tableaux de la cheminée.

Il peut également être dissocié de la salle commune, et placé en annexe; solidaire du logis, selon plusieurs variantes.

Dans le cas le plus habituel, l'ensemble four et avant-four est accolé au mur-pignon, le cul du four étant ou non apparent.

Il est plus rarement accolé au mur-gouttereau postérieur.

Dans d'autres cas, il occupe l'étage de soubassement sur une partie seulement ou sur toute la longueur du logis.

 

Les fours à pain dissociés du logis

Le bâtiment, de plan rectangulaire, est composé d'un avant-four et d'un cul de four saillant ou englobé dans une maçonnerie.

Son emprise au sol est d'importance variable (de 25 à 50 m2).

L'avant four, généralement restreint, peut avoir parfois des dimensions proches de celles d'un logis élémentaire à une pièce d'habitation.

Les ouvertures (une porte et une petite fenêtre) sont alors percées dans le mur-gouttereau et non plus au pignon.

Ces avant-fours ont ainsi pu servir de logement occasionnel à des journaliers ou bordiers et à leur famille.

 

Les couvrements

Deux formules existent pour le couvrement des avant-fours : un système à voûte en berceau et un système à plancher.

La voûte en berceau semble avoir été adoptée dans les constructions les plus anciennes: le conduit d'évacuation de la fumée se place alors généralement contre le pignon opposé à la gueule du four, moyen pratique de limiter les risques d'incendie (les toitures étant alors en chaume) par un cheminement de la fumée sous la voûte avant son rejet à l'extérieur.

Dans les cas les plus fréquents, où l'avant-four est couvert d'un plancher, le conduit de cheminée se place au-dessus de la gueule du four.

Le petit volume du comble ménagé au-dessus du plancher et accessible par une échelle extérieure sert à entreposer les fagots.

 

Aménagements particuliers

La même construction contient parfois deux fours côte à côte: l'un pour le pain, l'autre, plus petit, pour les pâtés.

La garniture intérieure) des fours, à l'origine en granite, est faite, depuis le XIX" les briques réfractaires qui atteignent plus rapidement le potentiel calorifique nécessaire.

Les fours dissociés des habitations reçoivent aussi parfois cet aménagement particulier destiné à la lessive, que nous avons déjà vu à l'intérieur du logis.

On prélevait, dans le cendrier situé sous la gueule du four, la cendre blanchie utilisée pour le nettoyage du linge.

 

four à Saint Augustin au toit de chaume

four communal à Rilhac Treignac

 

 

croquis

intérieur

 

 

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